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La noix de bétel en Inde

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Un paanwallah à Bénarès en Inde © Jérôme Cartegini

Par Jérôme

4 mai 2018

Vous le comprendrez très vite lors de votre séjour en Inde. Là-bas, on préfère mâcher du paan que du chewing-gum. Mais en quoi consiste exactement cette étrange gomme et comment la fabrique-t-on ? Ma rencontre avec un paanwallah, qui fabrique le paan, m'a permis de répondre à ces questions.

 
 

De la noix de bétel au paan

En hindi, paan signifie « feuille » et le mot désigne une préparation à base de noix d'arec râpées ou concassées et de pâte de chaux éteinte que l'on fourre dans une feuille de bétel. La feuille, préalablement taillée en triangle, est ensuite pliée et fermée par un clou de girofle.

Mâcher du paan est une pratique très répandue en Inde et quasi exclusivement masculine. Le paan se consomme le plus souvent après le repas, mais aussi à l’occasion de cérémonies religieuses, de mariage, d’anniversaires. Les plus gros consommateurs de paan sont les routiers, les chauffeurs de bus, de taxi ou de rickshaw. Ils cherchent ainsi à rester éveillés de longues heures dans le chaos urbain indien.

La préparation se mâche durant une vingtaine de minutes. À la fin, le consommateur de paan le recrache… d'où les étranges tâches rouges constellant les rues. Quand on la mastique, la pâte de chaux éteinte vire en effet au rouge. Elle colore ainsi les dents et gencives, ainsi que les murs et sols où atterrissent les crachats. Mais là n'est pas l'unique effet néfaste de cette pratique sur la santé. La noix de bétel provoque à terme une sérieuse addiction et associée au tabac, elle est responsable de nombreux cancers. Enfin, pour les rendre suffisamment malléables, on plonge les feuilles de bétel de longues heures dans de l’eau non filtrée. Inutile de dire que l'expérience devient très périlleuse pour l'estomac des voyageurs Occidentaux !

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1. La noix de bétel et la pâte de chaux sont fourrées dans une feuille de bétel. © Jérôme Cartegini
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2. La pâte de chaux éteinte permet de coller la feuille repliée © Jérôme Cartegini
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3. La feuille est ensuite pliée en quatre puis fermée à l'aide d'un clou de girofle © Jérôme Cartegini

Le paanwallah, fabricant du paan

Si pendant votre séjour en Inde vous voyez un attroupement se former dans une ruelle, il y a fort à parier qu’un vendeur de paan – appelé paanwallah en Inde – s’y trouve. Les paanwallahs sont en effet présents quasiment à chaque coin de rue. Ils s’installent généralement à même le sol. Certains disposent d'une minuscule échoppe où ils ont tout juste assez d'espace pour s'accroupir. Devant eux, sur un plateau ou une planche, sont soigneusement disposés les noix de bétel, la pâte de chaux éteinte et tous les ingrédients servant à fabriquer le paan.

Si le processus de fabrication est identique d'un paanwallah à l'autre, les ingrédients et les chiques varient. Chaque vendeur possède sa propre recette de paan, et force est de constater que certains ont plus de succès que d'autres, au vu de la foule qui se presse autour d'eux. À la noix de bétel et la pâte de chaux, on peut ajouter des épices (clous de girofle, cardamome…), des aromates, du sirop de rose, des fruits confits, du sucre, des morceaux de noix de coco, du tabac… Avec certains vendeurs, il est également possible de choisir les ingrédients que l’on souhaite ajouter. Les trois familles de paan les plus répandues sont le sada paan à base d’épices, le meetha paan plus sucré qui contient du sucre et du sirop de rose, ou encore le tambak paan agrémenté de tabac.

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