À bouquiner, à regarder au Cap-Vert
Au rythme de la morna
Dans l’ouvrage Cesaria Evora, la voix du Cap Vert (2014), la journaliste Véronique Montaigne rend hommage à la chanteuse tout en nous entraînant dans un voyage au Cap-Vert. On y découvre sa destinée souvent tragique, sa singularité insulaire... et bien sûr sa musique, aussi mise à l’honneur dans le film Nha Fala de Flora Gomes (2003). À travers le destin de Vita, jeune fille à la voix exceptionnelle, on arpente les rues de Mindelo au rythme des chants et des danses, sur une bande-son signée Manu Dibango. Pour revenir aux sources de cette culture, il faut chercher du côté du batuque, une musique rythmée par des percussionnistes et apportée par les premiers esclaves venus d’Afrique, que Julio Silvao Tavares présente dans le documentaire Batuque, l’âme d’un peuple (2006).
Affaires d’héritage
Dans les années 1970, une famille de colons portugais se réunit pour partager les biens d’une aïeule sur l’île de Fogo. Alors que certains ne pensent qu'à vendre, d'autres entendent poursuivre le rêve de suprématie d'autrefois. Avec le roman Un domaine au Cap-Vert (2002), Henrique Teixeira De Sousa relate les transformations qui agitent l’archipel à l’aube de l’indépendance. Dans Le Testament de Monsieur Napumoceno da Silva Araújo (1989), c’est la mort d’un illustre négociant de Mindelo qui va jeter le feu aux poudres. Ses héritiers découvrent alors les péripéties de sa vie dissolue, mais aussi l'existence de sa fille cachée. Cette fiction de Germano Almeida mêle l'humour à un réalisme cru pour étudier les mœurs de la population capverdienne.