Conseils pour se fondre dans le décor
1. Allez là-haut siffler sur la colline
Dans les vallées de la Gomera, on perçoit quelquefois le sifflement d’un drôle d’oiseau. Ce n’est pourtant pas le chant d’un volatile mais bien le langage des insulaires : le silbo. Ce mode de communication, remontant à des temps immémoriaux, est aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. Ce n’est pas une simple série de codes ou d’expressions toutes faites, mais bien une langue à part entière, totalement sifflée. On peut donc créer des phrases et tenir des conversations en silbo. Les sifflements, réalisés le plus souvent avec un ou deux doigts, varient sur des tonalités et des longueurs pour former des lettres, et se propagent grâce à l’écho des vallées. C’est par définition une discussion publique, car tous les habitants de la vallée peuvent l’entendre. On évitera donc de siffler des mots doux à son/sa cher(e) et tendre…
2. Initiez-vous aux mystères de la nature
L’archipel des Canaries est riche d’une nature diversifiée qui inspira des mythes et légendes tout aussi exotiques. Ainsi, ne vous étonnez pas de croiser, lors d’une improbable randonnée nocturne à Fuerteventura, la fantasmagorique lumière de Mafasca qui erre dans les bois comme une âme en peine. Dans la forêt dense de Garajonay, de nuit comme de jours, ce sont des lutins que vous pourriez croiser aux dires des anciens de l’île de la Gomera. Les colères du volcan du Teide de Tenerife, seraient dues au démon Guayota qui est prisonnier sous son dôme. Un sommet plus poétique est celui de Tindaya dans lequel les Guanches voyaient la porte d’accès au ciel. Ils prêtaient également aux Chorros de Espina, des chutes d’eau, des propriétés curatives et magiques. La nuit venue, profitez des cieux étoilés de El Hierro pour retrouver toutes ces légendes dans les constellations ou, plus rationnellement, profiter du meilleur observatoire astronomique d’Europe.
3. Retrouvez l’héritage des Guanches
Peuple berbère, les Guanches s’installèrent aux Canaries on ne sait ni quand ni comment… Surtout qu’ils ne semblaient pas maîtriser la navigation. Des origines perdues dans les méandres de l’Histoire qui font germer les thèses les plus rocambolesques dont la principale est d’en faire le peuple survivant de l’Atlantide. Depuis l’Antiquité, plusieurs explorateurs se sont succédé sur l’archipel le temps d’un passage express, remarquant ou non la présence des Guanches. C’est cependant la conquête espagnole au XVe siècle qui sonna le glas de leur civilisation. Leur pratique religieuse polythéiste s’est dissoute dans le catholicisme, le nouvel an guanche a par exemple fusionné avec la Saint Jean. On retrouve encore leur héritage culturel dans certains noms de villages, des patronymes, des sites archéologiques et le silbo.
4. Trouvez le restaurant adapté
Les bars sont des lieux de grande convivialité. Il existe des bodegas (bars à vins traditionnels), des cervecerías (bars à bières). La bière peut se commander en bouteille ou à la pression. La caña est un verre de 250 ml, le tubo un verre de 330 ml. Si vous commandez une cerveza, on vous servira peut-être une bouteille ! En Andalousie, on boit le tinto de verano (vin rouge, limonade pétillante, morceaux de fruits et glace). Pour manger, il existe les destascas (établissements spécialisés dans les tapas), destabernas (tavernes) et de plus rares pubs. On peut en général y manger des tapas au bar, ce qui revient souvent 10 à 20 % moins cher que si l’on s’installe dans le comedor (salle à manger) du même établissement. Le mesón est un restaurant simple, attenant à un bar, servant une cuisine familiale. La venta est une auberge de bord de route – les plats peuvent y être délicieux pour des prix modiques. On mange des poissons et fruits de mer dans une marisquería, tandis que le chiringuito, est un petit bar ou kiosque en plein air, comme il y en a sur les plages par exemple. Les restaurantes sont des établissements plus formels où l’on mange toujours à table.