À bouquiner, à regarder en Guyane

Un long fleuve pas si tranquille

Long de 680 kilomètres, le fleuve Maroni est indissociable de l’histoire guyanaise. Il fut en effet le refuge des Noirs marrons, esclaves en fuite aux XVII^e et XVIII^e siècles. On écoutera à ce sujet le replay de Si loin si proche (« Marrons de Guyane », 2 épisodes, 2023) sur RFI. Les Bushinengué descendants de ces Noirs marrons et les communautés autochtones vivent encore majoritairement le long du fleuve. 12 contes de Guyane d’Yves-Marie Clément (Flammarion, 2022) compile quelques-uns de leurs mythes et légendes, pour le plus grand plaisir des enfants. Les plus grands se plongeront avec délice dans le roman graphique Maroni. Les Gens du fleuve (Futuropolis, 2022). Cette mosaïque de récits nous décrit avec tendresse et humour le quotidien au bord du Maroni. Et pour naviguer au cœur des ténébres, l’haletante série Maroni d’Olivier Abbou (2 saisons, 2017) est disponible en VOD sur la plateforme arte. 

Une Guyane aux mille facettes

Colin Niel, l’une des grandes plumes du polar à la française, a vécu six ans en Guyane. Il en a rapporté la matière de trois romans policiers, aujourd’hui rassemblés en un volume La Série guyanaise (Rouergue, 2018). Ils mettent en scène la capitaine Anato, né en Guyane, ayant grandi en région parisienne et muté dans son département natal. Le dernier volet de cette trilogie, Obia, prix Quai du Polar en 2016, éclaire un pan méconnu de l'histoire guyanaise, celui de la guerre du Suriname. Des enquêtes à compléter avec le beau livre La Guyane du capitaine Anato (Rouergue, 2019) illustré par les photographies de Karl Joseph. Colin Niel joue avec fiction et réalisme en donnant la parole aux protagonistes de sa série guyanaise pour témoigner de la Guyane actuelle.