À bouquiner, à regarder en Inde
Des trains pas comme les autres
Chaque année, quelque 8 milliards de passagers empruntent les chemins de fer indiens. Partie intégrante du quotidien, le train en Inde est aussi source d’inspiration. On se replongera avec délice dans Compartiment pour dames d’Anita Nair (2004), les confessions à cœur ouvert de femmes indiennes lors d’une nuit en train. Premier tome des enquêtes de Sam Wyndham, L’attaque du Calcutta-Darjeeling (2020) reprend les codes du whodunit pour les transposer dans une Inde secouée par les premiers mouvements pour l’indépendance. Un polar colonial écrit avec finesse. Moins subtil, Chennai Express de Rohit Shetty (2013) est joyeusement déjanté. Le film raconte l’épopée en train de Rahul, incarné par l’inamovible Shah Rukh Khan, entre Bombay et Chennai.
Femmes puissantes
Victime de fortes inégalités de genre, l’émancipation de la femme indienne est un combat et la culture, son arme. À la fois polar féministe et drame social Santosh de Sandhya Suri (2024) décortique ainsi les maux de l’Inde avec une force remarquable. Moins frontal mais tout aussi bouleversant est le film All We Imagine as Light de Payal Kapadia (2024), Grand Prix à Cannes. Ses héroïnes, Prabha, Anu et Parvaty, y incarnent chacune un visage de la femme indienne, avec ses difficultés, ses secrets et ses espoirs. Snehal Pradhan est indienne elle aussi. Sur les réseaux sociaux, cette ancienne joueuse de cricket partage ses analyses et conseils, n’oubliant pas au passage de promouvoir le sport au féminin, une autre voie vers l’émancipation.