L'environnement en Irlande
Ses terres vertes broutées par les moutons peuvent tromper l’œil : l’Irlande fait face à d’importants défis environnementaux, contre lesquels elle lutte depuis des années.
Institutions et objectifs
Depuis le début des années 2000, le pays s’est fixé des objectifs en matière de qualité de l’air et de l’eau, de gestion des déchets et de changement climatique. Afin de promouvoir les énergies renouvelables et de soutenir ses différentes initiatives dans ce domaine, le gouvernement a créé en 2002 la SEAI (Sustainable Energy Authority of Ireland). Le pays s’est également doté d’un cadre légal structuré, instaurant des lois fondées sur des budgets carbone quinquennaux. L’objectif est ambitieux : atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Selon le dernier rapport de l’EPA (Environmental Protection Agency), datant de 2024, des ajustements seront nécessaires : la réduction des émissions totales reste encore insuffisante, et le pays doit accélérer ses efforts pour atteindre ses engagements.
Une transition menacée par la consommation énergétique
En 2008, l’Irlande du Nord a installé un générateur électrique qui utilise l’énergie des courants marins. C’est une hydrolienne (turbine sous-marine), du nom de SeaGen. Elle est la première au monde à connaître une exploitation commerciale et fournit de l’électricité à plus d’un millier de foyers. Depuis, l’entreprise Npower, à la base du projet, continue de centrer ses investissements sur l’éolien offshore, pour répondre à la demande croissante d’énergie employé par le pays, en s’appuyant sur des sources renouvelables et peu polluantes.
Les ambitions climatiques de l’Irlande doivent aujourd’hui composer avec des secteurs très énergivores, comme celui des datacentres, liés à l’industrie du numérique. Ces infrastructures, destinées au stockage massif de données, représentent désormais 21 % de la consommation d’électricité nationale, contre 5 % en 2015. Ce contexte incite à renforcer les investissements dans les énergies renouvelables dont on a parlé.
Forêts et biodiversité, une situation alarmante
Autrefois recouverte de vastes forêts, l’île Émeraude ne compte aujourd’hui que 11 % de de surface boisée, une nette amélioration par rapport au 1 % en 1928. Les efforts de reboisement du pays restent à perfectionner : la majorité des nouvelles plantations est composé d’épicéas de Stika, un conifère originaire d’Amérique du Nord, peu favorable à la biodiversité. Ces bois sont souvent monoculturaux et à vocation commerciale.
Les scientifiques irlandais s’intéressent de plus en plus aux tourbières, qui recouvrent près d’un quart du territoire national. Ces milieux humides ont une forte capacité de stockage du carbone, ce qui en fait des alliés précieux contre le réchauffement climatique.