À bouquiner, à regarder en République dominicaine

De la dictature à la démocratie

De 1930 à 1961, Rafael Leónidas Trujillo est le seul maître de la République dominicaine et il y fait régner la terreur. Pour contextualiser sa dictature, on écoutera l'épisode 8 du podcast Hispaniola, une île pour deux produit par France Culture (2010). L'excellente série animée Culottées, disponible sur la chaîne YouTube francetv slash / studio, revient sur le destin de Las Mariposas, héroïnes et martyrs de la lutte contre la dictature. Quant à Mario Vargas Llosa, il propose une glaçante autopsie littéraire du tyran dans son roman La Fête au Bouc (2002). Prix Pulitzer en 2008, l’auteur dominicain Junot Díaz raconte l'histoire de la famille Cabral ayant fui Saint-Domingue et la dictature de Trujillo dans l'aussi désopilant qu'érudit roman La Brève et Merveilleuse Vie d'Oscar Wao (2009). Connue pour sa saga à succès, Les Déracinés, Catherine Bardon s'intéresse elle à Flor de Oro Trujillo dans La Fille de l'ogre (2022). L’aînée du dictateur, au destin hors du commun, méritait bien un roman.

Des paysages cinégéniques

Voici un beau challenge pour votre prochain voyage en République dominicaine : repérer les lieux de tournage de quelques-uns des nombreux films américains tournés sur l’île. À Saint-Domingue, la zone coloniale sert de toile de fond au film Le Parrain II de Francis Ford Coppola (1974). Y furent tournées les scènes, qui dans le film, se déroulent à La Havane. Quant à la très belle péninsule de Samaná, elle a accueilli les dinosaures du Jurassic Park de Steven Spielberg (1993). Au sud de l’île, le fleuve Chavón a été témoin des combats sans merci livrés par John Rambo dans Rambo 2 : La Mission (1985) de George Pan Cosmatos. Et plus récemment, Le Secret de la cité perdue d’Adam et Aaron Nee (2022) a été intégralement tourné en République dominicaine.

Une terre de cinéphiles

Le réalisateur Andrés Farias l'assure : la population la plus cinéphile de toute l’Amérique latine est en République dominicaine. Et cela explique peut-être la qualité et la vitalité du cinéma dominicain. Andrés Farias justement, a connu un beau succès international avec son Candela (2021), un voyage envoûtant dans les arcanes de Saint-Domingue, à rebours de l'image paradisiaque de l'île. Le documentaire Valse de Saint-Domingue de Tatiana Fernández Geara (2021) suit Raymundo, Ángel et Victor, seuls garçons d’un cours de danse classique dans un pays où la danse est considérée comme une activité féminine. Pour finir, la dérangeante fable politique Pepe du réalisateur Nelson Carlos De Los Santos Arias (2024) a été récompensée de l'Ours d'argent de la mise en scène lors de l'édition 2024 de la Berlinale.