À voir, à faire en Martinique

Un voyage en Martinique, c’est bien sûr l’occasion de fouler quelques-unes des plus belles plages du monde, de la Saline au Diamant, en passant par les Anses-d’Arlet. Mais c’est aussi se souvenir de Madinina, terre des Karibs et apprécier la nature à nulle autre pareille de « l’île aux fleurs ».

Les incontournables de Martinique

Fort-de-France, du passé au présent

Chef-lieu de la Martinique, Fort-de-France mérite plus qu’une simple halte sur la route des plages du Sud. Elle se prévaut en effet d’un riche patrimoine architectural et culturel, et offre un visage renouvelé depuis la réalisation d’importants travaux. Ancienne ville militaire autrefois appelée Fort-Royal, Fort-de-France s’est développée autour du fort Saint-Louis, forteresse à la Vauban ouverte sur la baie des Flamands.

Le centre historique de Fort-de-France concentre la plupart des trésors architecturaux de la ville. Parmi ces derniers, la cathédrale Saint-Louis avec son haut clocher à armature métallique ou la bibliothèque Schœlcher, œuvre au style inclassable à mi-chemin de l’orientalisme et du baroque. L’histoire de la ville et de la Martinique se vit aussi dans les musées, en particulier au musée d’Archéologie précolombienne et de Préhistoire, qui raconte l’implantation des Arawaks puis des Karibs.

Après ces visites, il fait bon flâner dans les allées du marché couvert de Fort-de-France, dont la structure métallique a été restaurée en 2018-2019. Au programme : effluves d’épices et d’accras ; couleurs gaies et appétissantes des fruits et légumes péi ; douceur du madras… le tout sur fond de créole et de musique antillaise. Tout aussi propice à la déambulation, la jolie promenade du Malecón borde la plage de la Française.

On ne quittera pas Fort-de-France sans la découverte de la place de la Savane. Le cœur battant de la ville est une étendue de verdure sillonnée d’allées fleuries et plantée de palmiers. Les Foyalais aiment s’y retrouver pour prendre le frais ou acheter une glace auprès de l’un des kiosques bordant la place. Autre oasis de nature, le jardin de Balata est l’œuvre du paysagiste Jean-Philippe Thoze. De l’habitation de ses grands-parents, il a fait une encyclopédie de la flore à ciel ouvert. S’y côtoient anthuriums et hibiscus, roses et nymphéas, héliconias et pandanus…

Volcans et forêts de la montagne Pelée

Inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, les volcans et forêts de la montagne Pelée et les pitons du Nord de la Martinique présentent l’ensemble des types forestiers des Petites Antilles et témoignent d’une biodiversité exceptionnelle.
La région est évidemment une terre de randonnées. Parmi les itinéraires les plus recherchés, la trace des Jésuite (5,5 km) est une bonne immersion en forêt tropicale humide. Côté littoral, un sentier très réputé relie les communes du Prêcheur et de Grand-Rivière. Il traverse forêts sèches et forêts humides et est ponctué de cascades et anses sauvages. Parmi ces dernières, anse Couleuvre est considérée comme l’une des plus belles plages de Martinique. L’ascension de la montagne Pelée constitue bien sûr le graal de tous les marcheurs de la région.

Plus au nord, la commune de Basse-Pointe éclaire un pan méconnu de l’histoire de la Martinique, celui des travailleurs indiens arrivés à la fin du XIX^e siècle. Beaucoup élurent domicile dans la région agricole de Basse-Pointe et leurs descendants perpétuent une culture au carrefour de l’indianité et de la créolité.

Plages et réserve sur la presqu’île de la Caravelle

S’avançant crânement dans l’océan Atlantique, la presqu’île de la Caravelle séduit tous les voyageurs. Dans la réserve naturelle de la presqu'île de la Caravelle, les passionnés de nature retrouveront tous les paysages caractéristiques de la Martinique : savanes, forêts et mangroves. Deux circuits sillonnent la réserve pour une découverte dans le respect de la faune et de la flore locales.

La Trinité, porte d’entrée de la presqu’île est un bourg paisible, qui a la sagesse de se tenir à l’écart des routes touristiques. Un petit marché l’anime en matinée et l’on se retrouve le dimanche pour un pique-nique sur la jolie plage de l’anse Cosmy. Au cœur de la presqu’île Caravelle, se trouve Tartane, village de pêcheur blotti dans une anse. Tournées vers l’océan, ses maisonnettes veillent sur un port de poche et des barques flottant paresseusement. Tartane a tout du point de chute idéal pour randonner alentour ou visiter le château Dubuc, vestiges d’une habitation fortifiée du XVIII^e siècle, à l’histoire pour le moins tourmentée.

La presqu’île de Sainte-Anne, entre mer et océan

La presqu’île de Sainte-Anne s’avance à l’extrémité sud de la Martinique. Ouverte à la fois sur l’océan Atlantique et la mer des Antilles, elle bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, ce qui lui vaut d’être très appréciée des voyageurs.

Côté Atlantique, on se régale sur les sentiers de la trace des Caps. La totalité de l’itinéraire (35 km) est réservée aux marcheurs chevronnés mais la trace des Caps étant divisée en cinq tronçons, il est possible de n’en faire qu’une partie. Et quel que soit le tronçon choisi, la vue sur l’océan avec sa barrière de corail est garantie. La trace des Caps permet aussi de rallier quelques-unes des plus belles plages de l’Atlantique, comme celles de la pointe Macré ou du cap Chevalier.

Côté mer des Antilles les plages à couper le souffle ne manquent pas non plus. Ainsi de la plage des Salines, dont la réputation n’est plus à faire : un sable couleur terre de Sienne ; des cocotiers penchés se mirant dans une eau couleur paradis ; un ciel sans nuage sur le fond duquel se découpent les silhouettes du Diamant et du morne Larcher, plus connu sous le nom de « femme couchée ».

Des Trois-Îlets au Marin, baignade et lieux de mémoire

Le voyage se poursuit sur la côte sud de la Martinique, à l’ouest de la presqu’île de Sainte-Anne et jusqu’à la baie de Fort-de-France. Parmi les incontournable de cette partie de l’île, la commune des Anses-d’Arlet gagne tous les cœurs. Ses plages à nulle autre pareilles – anse Dufour ; Grande Anse d’Arlet ; anse Noire… – et ses eaux translucides ravissent les amateurs de plaisirs balnéaires et de plongée. Il fait bon aussi flâner dans les rues du bourg pour en admirer les maisons créoles et l’église bâtie face à la mer.

La côte n’a pas toujours été aussi insouciante. C’est de la mer qu’arrivèrent en effet les colons français qui devaient faire disparaître les Karibs, premiers habitants de l’île. Et c’est de la mer encore qu’arrivèrent des milliers d’esclaves pour travailler dans les plantations des colons. De ce passé, la Martinique veut se souvenir, contribuant ainsi à construire un récit national plus juste et plus ouvert. De nombreux lieux de mémoire parsèment ainsi la côte sud, comme la statue du Nègre Marron inaugurée en 1998 dans la commune du Diamant ou le bouleversant Cap 110 à Anse Giffard.

La Martinique pour tous les goûts

Pour un voyageur nature

Les Karibs l’appelaient Madinina, « île aux fleurs ». De fait la beauté et la richesse de la flore de Martinique contribuent depuis longtemps à la réputation de la destination. Ceux que ravissent la délicatesse d’une orchidée, le parfum d’un hibiscus ou la majesté d’un arbre du voyageur seront comblés. Pour les petits pieds, la découverte peut se faire en douceur, par exemple en balade dans le jardin de Balata. Et avec quelque 250 kilomètres de traces, ainsi que l’on désigne les sentiers en Martinique, l’île offre des parcours variés et adaptés à tous, pour arpenter des paysages d’une incroyable diversité. Parmi les randonnées les plus appréciées, figurent les sentiers de la Caravelle et les traces d’Arlet.

Pour un voyageur à la recherche d’expériences iodées

Le littoral de la Martinique est sans doute le principal atout de la destination. On ne présente plus la plage des Salines (Sainte-Anne) ou celle de l’anse Dufour (Anses-d’Arlet), qui se hissent régulièrement sur le podium des plus belles plages de Martinique. L’île a cependant bien d’autres trésors plus ou moins cachés, que l’on séjourne au nord de l’île (anse Couleuvre) ou côté Atlantique (cap Chevalier).

Propices au farniente, aux jeux en famille ou à un pique-nique dominical au milieu des Martiniquais, les plages sont aussi recherchées pour pratiquer le snorkeling ou la plongée. La plupart des sites de plongée s’égrènent le long de la côte sous-la-vent (façade caraïbe), où la visibilité est excellente et la température de l’eau comprise entre 25 et 28 °C. On peut y faire son baptême de plongée dès l’âge de 8 ans. Masque, palmes et tuba suffisent toutefois pour partir à la rencontre d’une faune variée, dont les stars sont les tortues marines au large des Anses-d’Arlet et les cétacés de Bellefontaine, au nord de Fort-de-France.

Pour ceux qui veulent un voyage décolonial

Les plages sont belles, la faune et la flore somptueuses, mais la Martinique ne saurait se résumer à ces cartes postales. L’île porte en elle les traces de ses premiers habitants, les stigmates d’une histoire mouvementée, les trésors de sa culture créole, les espoirs de sa jeunesse et les souvenirs des anciens. Voyager en Martinique, c’est aussi dépasser les clichés d’une nature vidée de sa population ; dire et partager une histoire ; comprendre la figure du marron, incarnation de résistance et de liberté.

Pour voyager autrement, la culture est le meilleur des passeports. Sainte-Marie, au nord de la presqu’île de la Caravelle, a vu naître le bèlè. À la fois musique et danse, cette pratique artistique est née dans les plantations. Un temps oublié, elle renaît dans les années 1980 et symbolise désormais un art de vivre profondément martiniquais. Partout sur l’île, les habitants se mobilisent aussi pour raconter leur histoire, qu’elle soit liée à l’esclavage (habitation Céron au Prêcheur ; canal des Esclaves à Fonds Saint-Denis ; Arbre de la Liberté au Lamentin…) ou à celle des populations amérindiennes (Savane des Esclaves aux Trois-Îlets).

À chaque voyageur sa Martinique

Quelques idées à vivre en famille

S’initier à la flore locale. Avant de quitter Fort-de-France, un détour au jardin de Balata s’impose. Entre une descente de toboggan échevelée et la rencontre de malicieux colibris, les plus petits apprendront à reconnaître plus de 300 plantes.
Faire son baptême de plongée. La côte sud de la Martinique (du morne Larcher à la pointe de Sainte Anne) est bordée par un récif où vivent coraux et poissons multicolores. C’est le lieu idéal pour éprouver les premières émotions de la plongée.
Saluer le roi Vaval. Un voyage en Martinique en février-mars est l’occasion de participer au carnaval. Le mercredi des Cendres, à l’occasion duquel on brûle l’effigie du roi Vaval, et son grand vidè, concluent en beauté les festivités.
Partir à la rencontre des cétacés. 23 espèces de cétacés ont trouvé refuge au sanctuaire Agoa, qu’il est possible de sillonner avec un professionnel formé à la navigation dans le respect du milieu marin. La plupart opèrent au départ des Trois-Îlets.
Prendre une glace avant de déjeuner. Les vacances en Martinique en famille sont aussi faites pour casser la routine. À la plage ou sur un marché, il n’y a pas d’heure pour céder à l’appel du sorbet coco.

Top activité entre amis

Partir en road trip sur la route de la Trace. Ancienne voie du XVIII^e siècle, reliant Fort-de-France à Ajoupa Bouillon, c’est l’une des plus belles routes de Martinique, que jalonnent de nombreux sites d’intérêt comme le jardin de Balata, la montagne Pelée et les gorges de la Falaise.
Combiner navigation et snorkeling aux Anses-d’Arlet. Les amoureux de la mer ont leur petit paradis aux Anses-d’Arlet. De son ponton, des catamarans mettent cap sur les plus beaux sites marins des environs, à découvrir en plongée ou snorkeling.
S’égosiller dans la bonne humeur. L’un des charmes de la Martinique en hiver a pour nom chanté Nwel. Entre amis, en famille, avec ses voisins, on se regroupe pour entonner des cantiques traditionnels et partager un bon repas.
Arpenter les sentiers de la réserve naturelle de la Caravelle. Un séjour sur la presqu’île de la Caravelle permet une immersion nature inoubliable : côte Atlantique tourmentée ; anses secrètes ; paisibles mangroves…
Multiplier les sorties nature. Un circuit en Martinique permet de combiner moments détente sur les plages et aventures nature. La preuve aux Trois-Îlets où les jolies plages (anse Mitan ; pointe du Bout ; anse à l’Âne…) coexistent avec la mangrove de Génipa, à découvrir en kayak.

Suggestions pour un voyage en amoureux

Trinquer les yeux dans les yeux. La Martinique s’enorgueillit à juste titre de la qualité de ses rhums agricoles. Artisanales ou converties en musée, les distilleries perpétuent la connaissance de ce savoir-faire et proposent des dégustations*.
Voir les plages de Martinique sous un autre angle. À bord du catamaran, on se laisse porter tandis que défile la côte caraïbe. Au gré des mouillages, se révèlent les plus beaux sites de l’île : le rocher du Diamant, la montagne Pelée, les villages créoles
Main dans la main, suivre la trace des Caps. Sur ce long sentier festonnant la presqu’île de Sainte-Anne, au sud de la Martinique, les yeux se perdent dans l’océan Atlantique et les anses se font nids d’amour, le temps d’une baignade.
Fondre pour les fonds blancs. Au large de la commune de Saint-François, les fonds blancs séduisaient déjà l’impératrice Joséphine. Caractérisés par une eau peu profonde, où affleurent de loin en loin des îlots au sable immaculé, ils sont romantiques en diable.

* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.