Économie du Panamá
Une économie de services en pleine transformation, entre essor post-Covid, dépendance aux infrastructures et tensions sociales persistantes.
Une croissance dynamique mais inégale
Le Panama reste l’économie la plus solide d’Amérique centrale, portée à plus de 80 % par le secteur des services, et par des investissements massifs dans les infrastructures. Longtemps dopée par les travaux d’élargissement du canal et le boom de la construction, la croissance a ralenti dès le milieu des années 2010 (+3 % en 2019). Elle s’est effondrée en 2020 (-17,9 %), avant un spectaculaire rebond de +15,3 % en 2021. Les grands projets publics (extension du métro, infrastructures urbaines), la relance du tourisme et surtout la mise en exploitation de la mine de cuivre Cobre Panamá (plus gros IDE du pays) soutiennent aujourd’hui l’activité.
Déséquilibres sociaux et défis budgétaires
L’impact social de la crise Covid a été sévère : le taux de chômage officiel avoisine les 10 %, et près de la moitié des actifs (hors agriculture) évoluent dans l’économie informelle. L’inflation reste contenue (4,5 % attendus fin 2022), et les finances publiques s’assainissent peu à peu après un déficit de -6 % du PIB en 2020. La dette publique est estimée à 55 % du PIB en 2022. Le principal sujet de préoccupation reste la viabilité du système de retraites, dont le volet par répartition pourrait entrer en déficit dès 2023. Une réforme structurelle, pourtant jugée nécessaire, paraît peu probable avant les élections générales de 2024.
Commerce et partenaires
Le Canal de Panama demeure la principale source de revenus, avec comme premiers utilisateurs les États-Unis, la Chine et le Japon. Les relations avec Pékin se sont renforcées ces dernières années, au détriment de Taïwan. Outre le Canal, la Zone franche de Colón et la flotte sous pavillon de complaisance (2e au monde) participent fortement aux revenus extérieurs du pays. Avec un PIB/habitant de 14 700 USD en 2021, le Panama affiche l’un des niveaux de vie les plus élevés de la région.