Conseils pour se fondre dans le décor
1. Décodez le langage de la tiaré
Symbole de Tahiti, la fleur de tiaré est représentée sur les billets de 500 francs pacifiques. Poussant sur un arbuste appelé gardenia taitensis, elle dégage une odeur puissante et capiteuse. Cueillie tôt le matin avec beaucoup d'attention, cette délicate fleur blanche ne doit être ni trop éclose, ni trop fermée pour intégrer le vaste art de l'ornement floral développé par les Polynésiens. Rassemblée en collier, elle est passée au cou des hôtes en signe de bienvenue. La fleur peut aussi être placée sur l'oreille, en bouton pour les hommes ou ouverte pour les femmes. Portée à droite, elle indique que l'on a déjà trouvé l'amour, à gauche, que l'on est un cœur à prendre. C'est aussi l'accessoire clé des somptueux costumes du Ori Tahiti, la danse tahitienne.
2. (Re)mettez-vous au sport
Parmi les sports traditionnels de retour à la mode figure le va'a, dont la fédération compte quelque 6 000 licenciés. Organisées dans le lagon ou en haute mer, ces courses en pirogue peuvent durer 4 jours et réunir une cinquantaine d'équipages, à l'image de l'Hawaiki Nui Va'a. Autrefois réservé à l'élite – sa réussite conditionnait l'accès au trône –, le surf est aujourd'hui pratiqué par toutes les classes sociales. Si la vague de Teahupoo est réservée aux surfeurs émérites, des spots comme TeAva Ino, Te Ava Iti ou Vairao sont plus accessibles. Plus insolites et parfois spectaculaires, le grimper de cocotier, le lever de pierre ou encore le décorticage de coco sont les descendants de gestes autrefois quotidiens, désormais perpétués dans le cadre des compétitions.
3. Appréciez l'art du tatau
Saviez-vous que le mot « tatouage » était dérivé du tahitien tatau ? À l'origine, le dessin était réalisé avec un peigne en os ou en écaille, dont les dents étaient trempées dans une encre à base de charbon de bancoulier (ti'a'ri). Le tatoueur frappait ensuite le manche du peigne à l'aide d'une baguette de bois, provoquant l'incision de la peau et la pénétration de l'encre. Vous l'aurez compris, se faire tatouer pouvait être extrêmement douloureux. C'est sans doute pour cela que le tatau était porteur de pouvoirs. Marqueur social, témoin de l'accomplissement de rites ou souvenir de faits remarquables, il disparut complètement avec l'évangélisation de la Polynésie, avant de renaître dans les années 1980 comme un moyen d'affirmer son identité culturelle.
4. Cassez une noix de coco
La noix de coco est le fruit star de la Polynésie française. Pour casser une noix de coco comme un pro, il faut d'abord la débarrasser de sa bourre, une épaisse couche de fibres protégeant la noix, en plaçant le fruit sur un piquet de bois fiché dans le sol. On fissure ensuite la noix en donnant un coup sec avec le dos de la lame d'un couteau puis on glisse le couteau dans cette fissure pour ouvrir la noix. Récipients fabriqués avec les coques, remèdes traditionnels à base d'eau de coco, bourre convertie en combustible… tout est bon dans la noix de coco. L'or de la coco, c'est son huile. Longtemps utilisée pour enflammer les torches qui servaient d'éclairage, elle est aujourd'hui surtout utilisée dans la cosmétique et pour obtenir le célèbre monoï.