L'environnement en Guyane

L'or vert de la Guyane – dont 34 000 km² sont protégés dans le Parc amazonien de Guyane – doit faire face à certains enjeux majeurs, parmi lesquels l'exploitation de l'or.

Un puits de carbone protégé

La superficie totale de la forêt en Guyane est d'environ 8 020 000 ha, soit 80 200 km², l'équivalent de la superficie de la République tchèque. 95 % de la forêt guyanaise est de la forêt primaire. Exceptionnelle en termes de biodiversité, la forêt primaire est aussi un incroyable puits de carbone : à travers la photosynthèse, elle capte et stocke le CO₂ de l'atmosphère. D'après l'Office national des forêts, le stock de carbone guyanais est élevé. En 2015, une estimation de l'ordre de 2 642 millions de tonnes de carbone stocké a été réalisée.

Consciente de cet or vert, la Guyane a à cœur de protéger un massif forestier abritant une biodiversité exceptionnelle. C'est dans cet optique qu'en 2007 a été créé le Parc amazonien de Guyane, qui couvre 40 % de la Guyane française. Car à l'image de l'Amazonie brésilienne – que la déforestation et les feux de forêt ont gravement fragilisée –, la forêt guyanaise pourrait perdre sa capacité à absorber les émissions de GES. Elle est elle aussi menacée, en particulier par l'exploitation de l'or.

Or vert et orpaillage clandestin

On les appelle garimpeiros. Arrivés illégalement en Guyane depuis le Brésil, ils sont contraints par des réseaux mafieux à exploiter l'or. Chaque année, ils extraient plusieurs tonnes d’or dans la forêt guyanaise, environ 10 tonnes selon les dernières estimations, soit sept fois la production de l’orpaillage légal.

Outre une hausse de la délinquance avec l’implantation de factions criminelles brésiliennes et un envahissement des terres amérindiennes, l'orpaillage clandestin a de graves conséquences sur l'environnement. Pour amalgamer l'or, les garimpeiros utilisent majoritairement du mercure. Hautement toxique, le mercure s'accumule dans les milieux naturels et contamine fleuves, poissons et populations de la région.