Population de l'Italie
En 2024, l'Italie se hisse au troisième rang des pays les plus peuplés de l'Union européenne. Pourtant, sa population ne cesse de diminuer, au point qu’on parle désormais de l’« hiver démographique » de l’Italie.
De moins en moins de bambini
Selon Eurostat, en 2022, l'indicateur conjoncturel de fécondité pour l’Italie est de 1,2 enfant par femme. En Sardaigne, il chute même à 0,9 enfant par femme. Cet indicateur est inférieur à celui de la moyenne des pays de l’Union européenne (1,46 enfant par femme) et loin du seuil de renouvellement des générations, fixé à 2,05 enfants par femme.
Plusieurs facteurs expliquent cette chute de la natalité parmi lesquels une économie italienne en berne générant un déclin de confiance en l’avenir. Autre difficulté rencontrée par les femmes d’Italie, la quasi-impossibilité de concilier maternité et vie professionnelle. Le nombre de places en crèches ne représente ainsi que 24 % du nombre de naissances.
Élue en 2022 sur le slogan « Dieu, famille, patrie », la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a fait du « réarmement démographique » l’une de ses priorités. Hélas, même si elle a multiplié les mesures symboliques, à l’instar de la création d'un ministère de la Famille et de la Natalité, elle semble impuissante à contrer la chute des naissances. Moins de 400 000 enfants ont vu le jour en Italie en 2023.
Un solde migratoire en berne
Le solde migratoire net de l’Italie s’élève à 4,1 ‰ en 2024 mais l'immigration ne compense pas le déclin démographique, car dans le même temps l'Italie redevient un pays d'émigration. Quelque 150 000 personnes quittent chaque année le pays pour aller vivre à l’étranger. Et en vingt ans, le nombre d'Italiens à l'étranger est passé de 3 à 6 millions.
Parmi ces nouveaux exilés, beaucoup de trentenaires diplômés, à la recherche de meilleures perspectives professionnelles. Et plus on descend dans le sud du pays, plus l’émigration est forte. Au nord, assez prospère, la population n’a que peu baissé. Alors que dans le sud et dans les îles, Sardaigne et surtout Sicile, le nombre d’habitants a diminué de 3 à 4 % sur dix ans.
Une population vieillissante
Sous l’effet d’une natalité décroissante et de l’émigration des jeunes, la péninsule vieillit à un rythme beaucoup plus rapide que les autres pays européens. L’Italie est officiellement le deuxième pays le plus vieux du monde depuis 2015, les plus de 65 ans représentant désormais un quart de la population italienne et si la tendance actuelle se confirme, ils en représenteront un tiers en 2050. De 48 ans, l’âge médian en Italie pourrait dépasser le seuil de 50 ans en 2040. Quant à l’espérance de vie à la retraite, elle atteint 20,6 ans, supérieure à la moyenne de l'Union européenne.
Dans ce contexte de faible taux de natalité, d'un accroissement modéré de l'immigration et de vieillissement de la population, la population en âge de travailler diminue fortement en Italie.
