L'environnement en Égypte
L’Égypte, confrontée à des défis environnementaux majeurs allant du réchauffement climatique à la dégradation de ses écosystèmes, s’engage désormais dans des initiatives pour renforcer sa résilience écologique.
Le climat en pleine accélération et ses impacts concrets
La région MENA, dont fait partie l’Égypte, se réchauffe à un rythme presque deux fois supérieur à la moyenne mondiale, avec une hausse d’environ 0,4 °C par décennie depuis les années 1980 à 2020. En Égypte même, les températures annuelles augmentent de 0,38 °C par décennie, et les vagues de chaleur deviennent plus longues et intenses. Selon les projections, la moyenne annuelle pourrait augmenter de 2,1 °C d’ici 2050, voire 4,4 °C d’ici 2100, avec des zones comme le Sinaï sud et Assouan particulièrement vulnérables. Ces changements menacent la sécurité alimentaire, la santé publique (notamment par la hausse de la mortalité liée à la chaleur) et la viabilité des zones côtières face à l’élévation du niveau de la mer.
Pressions sur les écosystèmes et actions de conservation
Les récifs coralliens de la mer Rouge, réputés pour leur résilience thermique, ont été frappés par une vague de blanchissement atteignant jusqu’à 56 % dans le sud et 9,7 à 18,4 % dans le nord de la mer Rouge. En réponse, l’Égypte a lancé l’Initiative pour la mer Rouge égyptienne, soutenue par plusieurs partenaires internationaux, visant à protéger près de 99 899 hectares de récifs et à créer un fonds de soutien aux ONG de conservation. Par ailleurs, dans le cadre d’une politique de préservation marine, le gouvernement a annoncé son intention d’étendre les zones protégées le long de la côte de la mer Rouge de 15 à 22 % de sa superficie terrestre totale, et de promouvoir une stratégie de blue economy sous l’égide du ministère de l’Environnement.
Développement touristique et pollution
Face à la pression économique, l’Égypte multiplie les projets touristiques dans les parcs nationaux. En 2024, le nombre de projets commerciaux en zones protégées est passé de 10 à 150, suscitant l’inquiétude des écologistes, notamment concernant le site de Ras Hankorab, l’une des dernières plages intactes de la mer Rouge, habitat de tortues et de récifs sensibles. En parallèle, les épisodes de pollution atmosphérique sévissant dans le delta du Nil, notamment liés à la combustion de résidus agricoles, sont aujourd’hui pris en main au travers d’un projet de 200 millions de dollars financé par la Banque mondiale, qui vise à valoriser les pailles de riz comme fertilisants ou fourrage — une initiative transformant un problème environnemental en opportunité économique locale.