L'environnement en Martinique
Classée parmi l’un des 34 hot spots de la biodiversité mondiale, la Martinique s’attache à préserver ses richesses naturelles. Mais les préoccupations environnementales demeurent.
Le scandale du chlordécone
Commercialisé pour la première fois en 1958, le chlordécone est un puissant pesticide, si puissant qu’il est dangereux pour la santé. En pourtant, en dépit de son interdiction aux États-Unis dès 1976, il sera largement utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique et ce, jusqu’en 1993. Et du fait de sa structure chimique, il continue aujourd'hui encore de polluer les sols et les eaux : un tiers des surfaces agricoles et près de la moitié des ressources en eau douce et du littoral marin seraient contaminés en Martinique.
Les conséquences sanitaires sont terribles : maladies professionnelles ; risque accru de prématurité ; cancer de la prostate… et la lutte contre cette pollution, engagée en 2008, promet d’être longue. Parmi les objectifs fixés par le plan 2021-2027 : une meilleure information de la population de Martinique ; des actions de recherche mieux coordonnées ; des outils gratuits d’analyse des sols et de l’eau.
L’échouage des sargasses
Avec la destruction massive de la mangrove d’Amérique latine, les nutriments des fleuves Orénoque et Amazone ne sont plus retenus et se déversent en plus grand nombre dans les océans. Combiné au réchauffement des eaux, ce phénomène a pour conséquence la multiplication des algues sargasses au large du littoral martiniquais. Leur dégradation produit un gaz toxique et nocif pour l’homme et la faune marine. En outre, le barrage formé par les sargasses empêche les tortues de venir pondre sur les plages et bloque la lumière du soleil, indispensable au développement des coraux.
Les pouvoirs publics ont pris la mesure du problème et des actions sont d’ores et déjà engagées. La principale consiste dans le ramassage et le stockage obligatoires des algues, deux opérations extrêmement coûteuses. Parallèlement, des recherches sont menées pour une valorisation des algues ramassées. Si leur conversion en engrais a donné peu de résultats probants, le projet Terre d’algues semble plus prometteur. Il s’agit de mêler sargasses et terre crue pour fabriquer des blocs à fort pouvoir isolant, qui serviront à la construction.
