Population de la Martinique
La population de Martinique a crû au fil de vagues d’immigrations, pour la plupart contraintes. Mais depuis une dizaine d’année, l’île se dépeuple de façon préoccupante.
Aux origines du peuplement
La présence de l’homme est attestée sur le territoire martiniquais dès le Ier siècle, avec une population d’abord arawak, puis karib. À l’arrivée des premiers colons français au XVIIe siècle, la population des Karibs, systématiquement attaqués, diminue drastiquement jusqu’à pratiquement s’éteindre. En parallèle, le développement de l’économie sucrière entraîne la déportation de milliers d’Africains mis en esclavage sur l’île de la Martinique. Leur population croît rapidement et à la fin du XVIIIe siècle, ils sont environ 75 000, sept fois plus que les colons blancs. L’abolition de l’esclavage en 1848 met fin à la Traite des Noirs mais le besoin de main-d’œuvre est criant. Les autorités organisent alors l’immigration de « travailleurs engagés » venus principalement des Indes et de Chine. Au total, environ 25 000 engagés transitent par la Martinique et une minorité, les coolies, s’y installe définitivement. Plus tard, au début du XXe siècle, la Martinique accueille une communauté de « Syriens », réfugiés économiques venus des pays de l’ex-Empire ottoman placés sous mandat français (Syrie et Liban).
Les Martiniquais d’aujourd’hui
Békés, mulâtres, coolies… les Martiniquais d’aujourd’hui sont les descendants de ces différentes vagues d’immigration. S’y ajoutent les métros, des Français de l’Hexagone installés en Martinique. Mais la population baisse. Entre 2015 et 2025, la Martinique a perdu 25 400 habitants, soit l’équivalent des communes de Schoelcher et du Diamant réunies. Cette chute s’explique d’abord par celle des naissances. Le taux de natalité de la Martinique (7,9 ‰ en 2024), le plus faible des Drom (départements et régions d’outre-mer), est inférieur à celui de la France hexagonale (9,5 ‰). Autre facteur : un solde migratoire négatif depuis 2006. Beaucoup de jeunes adultes quittent en effet leur île pour trouver un emploi ou faire des études, contribuant ainsi au vieillissement de la population. La Martinique est la région française où la part des 60 et plus est la plus élevée : 35 %.