Conseils pour se fondre dans le décor
1. Ne restez pas de pierre face aux ovoo
D’étranges tas de cailloux ponctueront immanquablement votre circuit. Empaquetés dans des khadag, pièces de tissus colorés claquant au vent, ils veillent. Principalement situés aux cols et aux carrefours, parfois en bois, ils sont appelés ovoo. Pour les Mongols, ils sont sacrés car ils incarnent une relation à la nature. Les Mongols s’y arrêtent donc pour y déposer des offrandes – un peu de vodka ou de l’airag ; des bonbons ; un ou deux billets… – ou lorsque le temps presse, klaxonnent lorsqu’ils arrivent à sa hauteur. Outrager l’ovoo, c’est en effet prendre le risque de s’attirer les problèmes. Pendant votre voyage, ne manquez pas de lui témoigner vous aussi du respect en tournant autour à trois reprises et dans le sens des aiguilles d’une montre, avant de jeter quelques cailloux. Une façon de demander protection pour la suite de votre itinéraire mais aussi d’exprimer l’égalité de l’homme et de la nature.
2. Ne prenez pas un chaman pour un charlatan
Ni la conversion des Mongols au bouddhisme, achevée au XVIIe siècle, ni les persécutions soviétiques n’ont menacé le chamanisme. Bien qu’appelé parfois la « religion des steppes », le chamanisme n’est pas une religion au sens où nous l’entendons en Europe occidentale, soit un système organisé de croyances. Il dépend entièrement d’une personne : le chaman, intermédiaire entre le monde des humains et le monde invisible, celui des esprits. Chamans, transes – l’âme du chaman quitte son corps pour rejoindre le monde des dieux –, culte ancestral, médecine traditionnelle sont autant de témoignages de la vitalité du chamanisme en Mongolie. Bien que ces pratiques surprennent, elles ne s’apparentent pas à du folklore à destination des touristes. Loin aussi de ses cousins occidentaux nés dans le sillage du boom du développement personnel, le chamanisme fait partie du quotidien de la population et doit être respecté.
3. Trinquez au lait de jument
En terre hostile, l’hospitalité des hommes fait rarement défaut et la Mongolie n’échappe pas à cette règle. C’est simple : une yourte est toujours ouverte aux voyageurs, vous serez partout accueilli avec bienveillance et dévouement. Chaque visite débute par un thé, qu’il est d’usage de siroter sitôt qu’il a été versé dans la tasse. Le rituel de bienvenue se poursuit avec une « assiette d’hospitalité », souvent du fromage séché (aaruul), parfois des biscuits. En saison, le thé peut aussi être suivi d’airag. Tout ne sera pas forcément à votre goût mais efforcez-vous de goûter à tout ce qui vous sera servi. Au préalable, veillez à baisser vos manches et acceptez ce que l’on vous sert avec les deux mains ou la main droite uniquement, à condition de soutenir votre coude droit avec la main gauche. Surtout, prenez le temps de la discussion et de l’échange. Car en Mongolie, le partage prime sur les saveurs.
4. Décryptez l’intérieur d’une yourte
Quelques heures suffisent aux nomades pour monter leur ger (yourte), une semaine ne suffirait pas pour en décrypter les symboles. Pour y pénétrer, il faut pousser la porte, toujours de la main droite en veillant à enjamber le sol. À l’intérieur tout est ordonné ; une yourte mal entretenue et c’est la vie entière qui ne tourne pas rond. Face à la porte et orienté au nord, se dresse l’autel familial, décoré de portraits de famille, d’images pieuses, de moulins à prières… Le poêle est au centre, sous le puits de lumière. Symbole de longévité, le feu qui y brûle est sacré. Il est interdit d’y jeter ses déchets ou de pointer les pieds en sa direction. À droite c’est généralement le coin de la famille, à gauche, celui des invités. Et quel que soit son statut, quiconque pénètre dans une yourte ne doit en cas s’appuyer à la structure en bois. Il est aussi interdit de siffler car cela pourrait attirer les esprits.