À voir, à faire à Oman
Bordé par 1 700 kilomètres de côtes, traversé de montagnes arides et recouvert de sublimes cordons dunaires, Oman est par essence une terre de contrastes, où d’impressionnantes formations géologiques sont à l’origine de fjords et wadis.
Les incontournables d’Oman
Mascate, une capitale ancrée dans la tradition
Mascate, l’une des plus petites capitales au monde, mérite que l’on s’y attarde pour ses ruelles bordées de maisons basses, son palais royal et ses forts portugais. Elle s’est équipée au début du XXe siècle d’un immense port commercial donnant naissance à un nouveau quartier autour des habitations indiennes du XVIIe siècle. Baptisé Mutrah, ce quartier commerçant est vitalisé par deux vastes marchés, le souk et la criée aux poissons, ainsi que sa corniche qui ouvre sur le golfe d’Oman et le relie à la vieille ville. Le musée Bait al Baranda y remonte le temps de l’ère géologique à aujourd’hui. Plus au nord encore, le madinat du sultan Qaboos est magnifié par sa mosquée, construite en 2001.
Si le centre ancien de Mascate tient dans un mouchoir de poche, la ville moderne s’étend sur des kilomètres le long de la côte. Dans ce réseau urbain, la réserve de Qurm est un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs. Elle est intégrée au parc éponyme, poumon vert de Mascate et rendez-vous populaire tout comme la plage d’Al-Gubrah.
L'est de Mascate, des wadis au désert
La région de Sharqiyah glisse des contreforts de l’Hajar ash Sharqi à l’un des plus fascinants déserts de la péninsule Arabique, le Wahiba Sands. Le chaînon montagneux récolte les précipitations qui vont arroser ses contreforts verdoyants. Les vallées fertiles sont cultivées depuis toujours, irriguées par les falajs. Ces judicieux systèmes d’irrigation perses, inscrits au patrimoine de l’Unesco, distribuent la ressource dans les villages et les champs. Entaillés par des rivières vigoureuses en saison des pluies, les montagnes cachent des gorges, des canyons et des wadis enchanteurs. L’un d’eux, le wadi Bani Khalid, ménage pour les curieux une réelle surprise esthétique.
De nombreux villages peuplent les versants, souvent pourvus d’ouvrages défensifs remarquables, à l’image de la palmeraie de Bani Bu Hasan ou du fort de Mintarib Bidiyyah, aux portes du désert. Parcourir leurs marchés constitue une rencontre humaine autant que visuelle. Al-Mudaybi, Ibra, Sinaw rassemblent les montagnards par tribus aux caractères identitaires bien marqués. À l'est de Mascate, on longe la côte de Sharqiyah pour aboutir à Ras Al-Hadd, sanctuaire des tortues marines, et à la réserve de Ras Al-Jinz, lieu de ponte des tortues vertes.
Le Hajar, de montagnes escarpées en villages anciens
Lieu de passage et de conflit, la région montagneuse du Hajar se distingue par ses villages pittoresques fortifiés. Misfah la Yéménite aux charmes tranquilles, Tanuf la cité ruinée par les bombes de l’armée anglaise, Al-Hamra et ses maisons restaurées, Ghul la belle abandonnée. Récompensée par une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, la forteresse de Bahla rappelle superbement ce passé belliqueux. À l’assaut des pentes du massif de l’Akhdar les cultures en terrasses composent un paysage ordonné dominé par un sommet de plus de 3 000 m. Paradis des marcheurs chevronnés ou débutants, le plateau de Saiq est sans doute l’un des plus accessibles.
Point névralgique de la région, Nizwa est surnommée à juste titre « la perle de l’Islam ». Précocement ralliée à l’Islam, elle abrite deux des plus anciennes mosquées du pays et fut au fil des siècles, le caravansérail des philosophes, intellectuels et religieux d’Oman. Capitale des premiers royaumes unifiés au VIIe et VIIIe siècles puis enfant chérie des Ya’ruba, maîtres du sultanat au XVIIIe s., la cité conserve une forteresse splendide à l’architecture complexe. C’est au marché aux bestiaux et au souk que bat le cœur actuel de la ville.
L’ouest de Mascate, de plages en citadelles
Adossée au massif de l’Hajar, la région de la Batinah s’ouvre largement sur le golfe d’Oman. Ces 260 kilomètres de côtes, qui s’étirent de l’ouest de Mascate jusqu’aux Émirats arabes unis, constituent un réservoir halieutique tandis que les terres sont dédiées à l’agriculture. Les îles Damaniyat classées réserve naturelle abritent un massif corallien que les amateurs peuvent découvrir en plongée. Oiseaux et tortues occupent ses îles dépouillées de verdure.
La diversité des ressources naturelles de la région (wadi, terres et minerais) en fait la région la plus dynamique du pays. Sohar est connue depuis le XIIe siècle pour ses gisements de fer et son commerce international. Prospère et ouverte sur le monde, la Batinah a toujours fait l’objet de convoitises et subit un nombre incalculable d’invasions ou de querelles intestines. De fait, les forts et citadelles représentent une caractéristique forte de son patrimoine. Barka, Nakhal, Rustaq, Al-Hazm : chaque village ou presque dispose de son ouvrage défensif. Tout autour une nature prolifique irriguée par les wadis couvre les pentes de l’Hajar occidental. Al-Thawarah et ses sources chaudes, Mistal, Al-Abyad, Bani Kharus et Bani Awf : ces cours d’eau parfois tumultueux ont tracé une géographie chaotique de gorges et de canyons.
Le Musandam et le Dhofar, hors des sentiers battus
Aux portes du détroit d’Ormuz, la péninsule du Musandam impressionne par ses reliefs tourmentés et ses fjords aux eaux limpides, que sillonnent encore les dhows traditionnels. C’est une terre de contrastes où falaises abruptes, criques secrètes et villages isolés dessinent un décor presque irréel. Les dauphins y trouvent refuge, notamment dans le fjord d’Ash Shams, et la route qui traverse la péninsule mène autant à des points de vue spectaculaires qu’à des sites archéologiques oubliés. Le Musandam reste ainsi un véritable sanctuaire pour qui cherche une Oman sauvage et préservée, loin des circuits classiques.
À l’autre extrémité du pays, le Dhofar dévoile une atmosphère radicalement différente. Ici, les montagnes d’Al-Qara abritent les célèbres forêts d’encens inscrites au patrimoine mondial, vestiges d’une histoire millénaire liée aux anciennes routes caravanières. Plus au sud, les longues plages bordées de cocotiers se succèdent jusqu’à Hasik, ponctuées de falaises et peuplées d’oiseaux marins. Les citadelles de Salalah ou les ruines de Sumhuram rappellent quant à elles la grandeur des civilisations passées. Entre parfums d’encens, paysages tropicaux et empreintes de l’histoire, le Dhofar invite à un voyage hors du temps, tout aussi inattendu que dépaysant.
Oman pour tous les goûts
Pour un spéléologue dans l’âme
Oman possède de superbes grottes et tunnels, passionnants à explorer. Si la grotte d’Al Hoota, près d’Al Hamra, est la plus accessible, la plus spectaculaire est sans nul doute celle de Majilis al-Jinn, qui abrite la deuxième plus grande chambre souterraine du monde. Après une descente en rappel, on y admire de superbes stalactites. Sinon, la « maison du démon », au sud de Mascate, est l’un des puits les plus larges du monde. Alimenté par deux wadis, il offre de belles possibilités de baignade.
Pour un architecte
Le sultanat abrite de remarquables ouvrages architecturaux. Outre les souks et mosquées, ce sont surtout les bâtiments défensifs anciens qui marquent les esprits. Construits pour la plupart au XVIIe siècle sous l’influence des Perses et des Portugais, les forts de Nizwa, Bahla ou encore Nakhal impressionnent par leurs plafonds et murs ouvragés. Derrière les lignes sobres et massives des remparts se cachent des détails élaborés, à l'image des portes en bois sculpté.
Pour un amoureux du littoral
Avec ses criques turquoise et ses superbes plages et wadis luxuriants, le littoral omanais est un paradis pour les amateurs de bord de mer. À Ras al-Jinz, on peut observer les tortues marines venir pondre à la tombée du jour, tandis que les eaux claires des îles Daymaniyat sont idéales pour le snorkeling. Les wadis côtiers comme Wadi Shab ou Wadi Tiwi offrent une belle alternative entre randonnée et baignade dans des bassins naturels. Et pour une touche d’authenticité, les villages de pêcheurs de Sour dévoilent un littoral encore préservé.
Oman pour tous les voyageurs
Suggestions pour un voyage en amoureux
- Admirer le lever de soleil sur Fazayiah Beach. À proximité de Salalah, cette plage s’étend dans une anse de sable blanc bordée de falaises grises. De nombreux récifs s’éparpillent dans la baie, cailloux jetés aux flots par une main de géant. Un décor idéal pour assister au lever du jour main dans la main.
- Sillonner les dunes à dos de dromadaire. Pour s’imprégner du silence du désert et découvrir la culture bédouine, rien de mieux que d'improviser une randonnée chamelière au départ de votre camp... Un instant magique que vous partagerez avec votre moitié lors de votre étape à Wahiba Sands.
- Voguer au fil du dhow. Le meilleur moyen d’explorer les fjords du Musandam est d'embarquer à bord de cette embarcation traditionnelle omanaise. Allongés sur le pont, vous vous blottirez l’un contre l’autre à mesure que vous vous engouffrerez au creux des vertigineuses montagnes, avant de vous jeter à l’eau pour profiter des eaux claires de ce décor atypique.
- Se sentir chouchouté dans un spa. Choisissez des hébergements de charme pour une escapade romantique : une chambre à l’atmosphère arabisante, décorée de moucharabiehs et bois précieux, un bungalow privé qui donne sur la mer, un hôtel qui propose massages et soins du corps et du visage...
- S'offrir des petits cadeaux au souk. Du souk de Nizwa à celui de la corniche de Muttrah, on arpente les venelles en quête d’un joli bijou en argent, d’un brûle-parfum traditionnel ou encore d’un poignard khanjar ciselé.
Top activités entre amis
- Dévaler les dunes à toute allure. Au volant de votre 4x4, vous vous enfoncerez dans le désert de Wahiba avec vos copilotes attitrés. Mais attention : les pistes sont parfois cahoteuses. Certains passages de bosse peuvent ainsi provoquer des montées d’adrénaline et des moments de franche rigolade.
- Frissonner dans les rapides du wadi Bani Khalid. Les canyons et gorges de ce wadi offrent un cadre idéal pour une expérience de canyoning entre amis. Après quelques sauts de cascade et des sections où l’on se laisse porter par les flots déchaînés, vous atteindrez une étonnante cavité par un couloir très étroit.
- Enfiler masque et tuba dans les îles Daymaniyat. Plongez dans les eaux cristallines qui entourent cet archipel, classé réserve naturelle pour sa riche biodiversité. Au milieu des bancs de poissons chirurgiens, il n’est pas rare d’apercevoir des tortues vertes ou encore d’impressionnants requins-baleines.
- Parier sur le bon dromadaire. Ce n’est pas un hasard si l’Unesco a inscrit les courses de dromadaires, véritable tradition omanaise, au patrimoine immatériel de l’humanité. Rendez-vous au « camélodrome » d’Al-Bashayer, à deux heures de route au sud-ouest de Mascate, pour voir d’authentiques champions s'affronter en piste, frôlant parfois les 65 km/h.
- Passer la nuit sous les étoiles dans le désert. Après une journée bien remplie, rien ne vaut une soirée autour du feu dans les Wahiba Sands. Le silence du désert, ponctué par le souffle des dromadaires au repos, crée une atmosphère propice aux confidences et aux fous rires. Et au petit matin, le lever du soleil sur les dunes offre un spectacle inoubliable.
Quelques idées à vivre en famille
- Se balader au milieu des roses. Sur le plateau de Saiq, des sentiers balisés permettent de sillonner roseraies et vergers en toute sécurité. Ils offrent au passage des panoramas vertigineux sur les gorges aux parois brutes et arides, emblématiques du Jebel Akhdar.
- Se faire des copains parmi les dauphins. Une variété d’espèces de dauphins (à gros nez, communs, à long fil, de Risso...) visite régulièrement les côtes d'Oman. En voyage à Oman en famille, on ne manquera pas une sortie en mer au départ de Mascate ou de Qasab pour être les témoins privilégiés de leurs sauts acrobatiques.
- Observer une maman tortue en train de pondre. La plage de Ras al Jinz est l’un des sites de nidification majeurs pour les tortues caouannes. Accompagnée par des scientifiques, toute la famille sera aux premières loges pour assister à la nuit tombée à ce spectacle de la nature.
- Se fondre dans le marché aux bestiaux de Nizwa. Il faut se lever aux aurores pour voir les multiples animaux rassemblés sur la place : chèvres, moutons, vaches... Un véritable bestiaire qui attire de nombreux acheteurs, créant une effervescence qui ne manquera pas de fasciner les plus jeunes.
- Rester bouche bée devant des trous souffleurs d’eau. Les geysers de Mughsayl, près de Salalah, sont impressionnants à observer l’hiver, lorsque la marée est haute. L’eau s’infiltre alors dans des cavités et se trouve projetée en l'air sous l'effet de la pression, formant des jets qui peuvent atteindre 30 mètres de haut !