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En immersion dans la fête de la Saint-Jean à Québec

24 juin 2025
Feux de joie, défilés, maisons décorées en bleu et blanc... La fête de la Saint-Jean-Baptiste est synonyme de rassemblement pour les habitants de la Belle Province, qui célèbrent par là-même leur héritage francophone. Dans la capitale Québec, elle se traduit par un concert géant et des festivités improvisées dans les rues et parcs de la ville. Sans oublier le lever de drapeau et l'entonnement de l'hymne national, qui témoignent de l'attachement des Québécois à leur identité propre.
Installé depuis 2010 dans la ville de Québec, Stéphane est formel : « La Saint-Jean suscite encore plus de ferveur que le 14 juillet en France ». C’est dire si la fête nationale du Québec, célébrée le 24 juin depuis 1843, est source de fierté pour les Canadiens francophones. « Ici, c’est presque plus important que Noël », confirme Laura, qui a décidé d'emménager dans la Belle Province après un séjour au Québec.
Épluchettes de blé d’Inde
Dans sa capitale, les festivités débutent le 23 juin avec un grand concert inaugural sur le site des plaines d’Abraham, au cœur du parc des Champs de Bataille. À la « foule compacte » rassemblée ce soir-là, Stéphane préfère l’ambiance « plus familiale » qui règne dans les parcs de la ville, le lendemain. « Les habitants pique-niquent sur les pelouses, dans un esprit de partage et de vivre-ensemble », témoigne-t-il.
Une édition symbolique Garou, Claude Dubois, Ariane Moffatt… En 2025, ce n’est pas un seul artiste, mais une cinquantaine de chanteurs emblématiques du répertoire populaire québécois qui se sont succédé sur la scène des plaines d’Abraham. L’objectif ? Célébrer le 50e anniversaire de l’hymne non officiel du Québec, Gens du pays, composé par Gilles Vigneault à l’occasion des festivités de la Saint-Jean. Entonné en cœur lors des ralliements et fêtes populaires, il illustre la force et l’unité d’un peuple qui revendique sa singularité. |
Au menu : bière produite dans une micro-brasserie locale, hot-dogs et… épluchettes de blé d’Inde. « La tradition veut que l’on consomme ces épis de maïs bouillis ou cuits au four, en hommage aux ancêtres qui cultivaient cette céréale. » Autour, musiciens ambulants, artistes de cirque, danseurs et maquilleurs défilent pour divertir petits et grands. « C’est l’occasion pour toutes les générations de se réunir dans la joie et la convivialité », explique Laura.
Entre patriotisme et multiculturalisme
Les célébrations atteignent leur point d’orgue au Grand Marché de Québec, où se tiennent des allocutions et discours patriotiques, accompagnées du traditionnel lever de drapeau. Ici, nulle trace de feuille d’érable, mais quatre fleurs de lys, emblématiques de la province, qui s’étendent sur un fond bleu. « La Saint-Jean est un moyen pour la nation québécoise d’affirmer son identité », poursuit-elle.

Outre le drapeau, brandi fièrement à l’occasion de la Saint-Jean, ce sont aussi l’histoire et la langue qui servent de dénominateur commun aux Québécois. « Derrière l’esprit de fête, il y a une forte charge patriotique, indique Stéphane. C’est l’occasion pour les habitants de réaffirmer la devise du Québec : ‘Je me souviens’ ».
Un discours qui n'entre pas en contraction avec les valeurs d’accueil et de solidarité chères à cette société multiculturelle. Car tout le monde, y compris les étrangers en voyage au Canada, est invité à se joindre à la fête « Ici, on souhaite que les immigrants aussi se sentent Québécois », conclut Stéphane, d'origine française.
Aux origines de la Saint-Jean-Baptiste D’origine païenne puis christianisée, la Saint-Jean-Baptiste est traditionnellement fêtée à quelques jours du solstice d'été et accompagnée de grands feux de joie. Elle est organisée chaque année par la Société Saint-Jean-Baptiste, dont la mission originelle est de promouvoir la langue française, l'histoire nationale et l'indépendance du Québec. Organisé en 1843, leur premier défilé montréalais servait déjà à revendiquer l’identité francophone dans une Amérique majoritairement anglo-saxonne. |